2011/04/05

Un politique qui ment, en France, ce n'est pas considéré comme gravissime ; Alors qu'aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, c'est inenvisageable

Allez sur le site de la Maison Blanche
exige Franck Nouchi dans Le Monde.
Vous constaterez que le porte-parole, Jay Carney, doit faire face, chaque jour, à un véritable bombardement de questions. "Il est important, explique Natalie Nougayrède, que le pouvoir soit considéré comme comptable de la parole qu'il prononce, et tenu de s'expliquer sur les décisions qu'il annonce."

Présent lui aussi sur le plateau d'"Arrêt sur images", David Pujadas y voit une "différence de mentalité, de culture, entre les pays, et même un autre rapport à la vérité et au mensonge". Est-ce que cela signifie qu'en France "les politiques baratinent ?", demande Daniel Schneidermann. "Non seulement ils baratinent, répond le présentateur du "20 heures" de France 2, mais un politique qui ment, en France, ce n'est pas considéré comme gravissime. Alors qu'aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, c'est inenvisageable."

"Il y a en France une tradition de non-communication, ajoute Philippe Chaffanjon, directeur de France Info. Demandez aux correspondants étrangers en poste à Paris. Ils sont hallucinés par la manière dont tout cela fonctionne."

Reste alors le "off" pour débusquer ce qui se cache derrière la langue de bois des porte-parole. Quand il y en a...

2011/04/04

Une ironie à l'égard du "politiquement correct" (cette autre façon, pour eux, de dire "la gauche")

Dans les télévisions et les radios, il est désormais impossible de tenir un débat sans eux
explique Raphaëlle Bacqué.

Oh, ce n'est pas un gros bataillon. Une demi-douzaine de polémistes tout au plus, mais ils cumulent chacun deux, trois, quatre collaborations rémunérées dans les médias les plus importants et une multitude d'invitations gracieuses dans les talk-shows.

On les reconnaît vite à leur ton, souvent à l'emporte-pièce, et plus encore à leurs thèmes de prédilection: une vision catastrophée de l'école, une ironie à l'égard du "politiquement correct" (cette autre façon, pour eux, de dire "la gauche"), un discours parfois très raide sur l'immigration et l'islam et, depuis l'avènement de Marine Le Pen, la certitude affichée que le Front national doit être tenu pour un parti comme un autre.

"Eric Zemmour est le plus connu et le plus cultivé", souligne Elisabeth Lévy, l'unique femme du groupe, avant de citer Robert Ménard, Yvan Rioufol et Eric Brunet. Cinq donc, c'est évidemment peu dans des médias qu'ils croient, à l'instar de ce dernier, "tenus à 80% par la gauche". Il y a d'ailleurs des nuances notables entre eux.

…Ce qui frappe, cependant, c'est leur récent succès médiatique. … Robert Ménard s'apprête à publier un pamphlet, carrément intitulé Vive Le Pen!, dans lequel il défend, dit-il, "la liberté d'expression et de représentation parlementaire du FN". Il a choisi ce titre provocateur "parce que c'est la seule chose que l'on ne peut pas dire dans les médias, alors que l'on peut se réclamer du philosophe Alain Badiou, qui admire pourtant toujours Mao et Pol Pot!".
Un lecteur du Monde réagit :
Réactionnaire est un terme dont le Parti Communiste affublait tous ceux qui s'opposait à sa doctrine, à ses manipulations,à ses mensonges.Par extension toute la Gauche affuble ses opposants de "réactionnaires",cad tous ceux qui ne partagent pas ses idées,ses lubies.Je m'étonne que RB, éminente journaliste dévie ce terme pour disqualifier des personnes qui ne font qu'exprimer la liberté d'expression dans ce pays.On peut aussi dire qu'ils réagissent à l'embrigadement du politiquement correct.
Yvan Rioufol répond, lui aussi, contre les
journaux «progressistes», acteurs du bourrage de crâne, [ces "esprits automatiques" s'arrimant "aux dénis du réel" qui] en sont à dresser la liste de ceux (Éric Zemmour, Élisabeth Lévy, Robert Ménard, Éric Brunet, votre serviteur) qu'ils accusent d'accaparer la parole au prétexte qu'ils n'observent pas les codes de la pensée labellisée…
Réaction aussi d'Elisabeth Lévy :
D'éminents journalistes semblent découvrir avec stupéfaction et/ou indignation que quelques trublions qui ont le front de ne pas penser comme eux ont le droit de s'exprimer. … Après tout, on a bien le droit de préférer le débat entre gens du même avis.
Tandis que Michel Onfray, en évoquant le cas d'Albert Camus, demande :
Que veut-on ? Une idéologie dominante, avec un credo à réciter sous peine de bûcher médiatique ?