2012/04/29

L'ère de la "malbouffe" révolue ? "Entre les mains des chefs français, le burger est devenu haute couture"

"LORSQUE JE ME SUIS INSTALLÉE À PARIS il y a huit ans, j'avais honte de notre culture culinaire telle qu'elle était représentée ici", raconte Meg Zimbeck, la fondatrice du site Internet gastronomique Paris by Mouth. Mais cette époque où la cuisine made in US était regardée avec dégoût semble révolue.

Ainsi commence l'article de Camille Labro dans Le Monde, publié dans le pays qui est le marché mondial nº 2 pour MacDo.
"Aujourd'hui, je suis ravie de voir que les bons produits et les mets typiquement américains sont devenus branchés !", poursuite cette Américaine installée dans la capitale. Car s'il existe à Paris quelques ancestraux QG d'expatriés cultivant la tradition américaine (Joe Allen, Breakfast in America, PDG), c'est aujourd'hui une véritable déferlante de goûts et d'inspirations yankee qui s'abat sur la capitale.

A commencer, bien sûr, par le burger, revisité à toutes les sauces et selon des codes gourmets qui l'éloignent de plus en plus de la sphère de la malbouffe. "Outre-Atlantique, les chefs ont compris depuis longtemps l'attrait "gastronomique" du burger, souligne le blogueur et auteur culinaire américain David Lebovitz. Car un bon burger, c'est très bon. A New York, le chef français Daniel Boulud fut l'un des premiers à faire un burger deluxe, garni de foie gras et de lamelles de truffe, facturé aux alentours de 30 dollars." A Paris, Yannick Alléno au Meurice, puis Jean-François Piège au Thoumieux lui ont emboîté le pas. Viandes d'exception, pains briochés et buns maison, fromages AOC, oignons caramélisés, sauces subtiles et prix adéquats... Entre les mains des chefs étoilés français, le burger est devenu haute couture.
… Au Beef Club, le dernier lieu créé par le trio de l'Experimental Cocktail Club, le restaurant a été conçu sur le modèle du steakhouse anglo-saxon. "Ce que nous aimons dans l'ambiance brasserie façon US, c'est le côté décomplexé, explique Olivier Bon, un des associés. On est là pour se faire plaisir, sans aucune limite, manger des viandes épaisses, partager plein d'accompagnements ou de gros desserts... L'idée est de se réapproprier les classiques, mais aussi l'esprit américain." Peu à peu, les modes de consommation du repas se diversifient, s'éloignant des codes français traditionnels et du sempiternel entrée-plat-dessert. "Ce qui est excitant, renchérit Meg Zimbeck, c'est que les esprits s'ouvrent, et l'on a de plus en plus d'options. On peut manger au bar, commander des petites portions, à différentes heures de la journée, acheter à emporter, avec un sens du service de plus en plus développé. ça aussi, c'est très américain."

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